Puisqu’elle participe depuis son adolescence à des sports dominés par les hommes, en plus d’étudier dans des domaines traditionnellement masculins, Louise ne se considère pas comme une personne spéciale en tant que femme dans le monde masculin du rallye.
Le rallye, un sport extrêmement intense, ne permet pas aux pilotes de voir les étapes à maintes reprises, puisqu’ils ne disposent que de deux essais et doivent compter sur leur copilote pour ne rien manquer qui soit digne d’attention pendant ces deux essais. De plus, les rallyes se déroulent sur les surfaces les plus difficiles, comme les forêts, la glace, le béton bitumineux ou le gravier, ce qui en fait l’une des formes extrêmes de la course automobile!
Malgré tout cela, Louise a remporté de nombreux titres de rallye, dont le championnat des femmes du British Rally Championship défi RC4 en 2010 ainsi que le championnat des femmes du British Rally Championship en 2011 et elle est la première femme à gagner un titre de rallye de la FIA qui n'est pas lié au genre, remportant la coupe Production Car Cup de la FIA en 2012.
Cependant, le parcours de Louise pour passer d’une amatrice de voitures à une pilote professionnelle n’a pas du tout été simple. Elle a dû faire preuve d’un grand esprit entrepreneurial, de courage et d’une détermination immense pour réussir malgré tous les obstacles sur sa route.
Grâce à sa passion pour son sport, elle fait partie des meilleurs pilotes de rallye au monde, tous sexes confondus! C’est pourquoi en cette Journée internationale des femmes, nous célébrons Louise et la manière dont elle s’efforce chaque jour de briser les préjugés dans le monde de la course.
Dans ce billet, vous découvrirez comment Louise a assis sa crédibilité dans son sport et pourrez lire ses conseils pour les générations à venir de pilotes de rallye. À vos marques, prêts, partez!
Comme bien des jeunes, Louise était impatiente d’obtenir son permis de conduire à 17 ans.
Ses parents lui avaient offert une petite Jeep quand elle avait 7 ans et puisque son père a toujours aimé les voitures, elle a passé beaucoup de temps dans sa jeunesse à l’accompagner dans des salons de l’auto. Bien qu’elle ne le sût pas à l’époque, un de ces salons de l’auto a changé sa vie : une compétition destinée à encourager les femmes à faire du rallye y avait lieu et Louise a décidé de s’inscrire même si elle n’avait pas d’expérience au volant; elle a terminé finaliste sur plus de 1 000 participantes.
Cela lui a donné la confiance nécessaire pour obtenir le permis requis pour faire du rallye, dont elle a facilement réussi les examens.
Après avoir obtenu son permis, son prochain défi, qui la suivra tout au long de sa carrière, consistait à trouver le financement nécessaire pour participer à sa première saison officielle en rallye.
Puisqu’elle étudiait à l’université à l’époque, elle a pu utiliser son prêt étudiant pour payer sa première course. Celle-ci lui a coûté environ 1 000 £, et compte tenu du coût à la hausse des courses, Louise savait qu’elle devait trouver des solutions créatrices pour financer sa passion!
La solution lui est venue à l’esprit un jour pendant qu’elle était à l’école. Dans sa classe, elle s’est dit, « Si chaque personne ici pouvait me donner une livre, je pourrais faire du rallye! » Elle savait bien que cela ne se produirait probablement pas. Toutefois, cela n’a pas empêché son esprit entrepreneurial de transformer cette idée en une solution viable.
Pendant un certain temps, Louise s’est promenée dans les zones industrielles locales et lors des salons professionnels pour rencontrer des commanditaires potentiels. Elle leur demandait de lui remettre 50 £, en échange d’espace pour des décalcomanies à leur image sur sa voiture. Ensuite, elle a organisé des concours à l’intention de ses commanditaires pour leur offrir la chance de gagner un plus grand espace d’affichage de leur marque. C’est ainsi qu’elle a réussi à recueillir près de 15 000 £ auprès d’environ 300 commanditaires!
Il lui restait une étape à suivre pour compléter le financement de sa saison, c’est-à-dire vendre son véhicule routier, une Ford Street KA, ce qui lui a permis de mettre en branle sa toute première saison de rallye.
Les efforts nécessaires pour se maintenir financièrement à flot n’étaient malheureusement pas terminés pour Louise, même après avoir trouvé des commanditaires plus tard au cours de sa carrière.
En 2017, elle se préparait à participer au rallye de Suède. Elle avait trouvé deux très gros commanditaires pour la première fois de sa carrière et son enthousiasme était palpable!
Cependant, les choses se sont gâtées lorsque les deux commanditaires ont dû modifier leurs plans financiers quelques jours à peine avant l’échéance du paiement des frais de la course. Louise s’est retrouvée seule, sans moyens pour payer sa prochaine compétition.
Pour financer le rallye, elle a pris la difficile décision de vendre son trophée de 2012, qu’elle avait reçu pour avoir gagné la coupe Production Car Cup de la FIA, un rallye dans lequel elle a été la première femme à le remporter de son histoire. Même si cette période crève-cœur était incroyablement difficile à vivre à l’époque, aujourd’hui, elle y repense comme un des meilleurs moments de sa carrière.
Lorsque ses abonnés sur les réseaux sociaux ont vu qu’elle mettait en vente son trophée et ont appris ce qui s’était passé, ils ont rapidement mis sur pied une page de financement participatif qui a permis de recueillir près de 8 000 £ en cinq jours. À la suite d’un reportage diffusé sur la chaîne BBC Worldwide News, elle a reçu encore plus de dons, ce qui lui a permis de conserver son trophée historique et de participer après tout au rallye de Suède!
Non seulement les admirateurs de Louise et les abonnés de ses réseaux sociaux lui ont permis de participer au rallye de Suède, ils l’aident aussi constamment à rester motivée!
Que ce soit des adolescents qui lui envoient des messages sur son compte Instagram ou des petites filles qui lui font signe de la main lors des rallyes et la suivent tout au long des événements, elle reçoit beaucoup de soutien de son entourage. Même lorsqu’elle est très occupée, Louise essaie de toujours prendre le temps de répondre aux messages, de passer du temps avec les fillettes et de leur exprimer toute sa gratitude.
Il y a même des pilotes, dont des hommes, qui lui écrivent pour lui dire qu’elle les a inspirés à prendre part aux rallyes et de la simulation de course, ce qui la surprend malgré son impressionnante carrière. Et pourtant, de tels messages l’aident à garder la tête sur les épaules. Comme elle le souligne, « lorsque l’on commence, tout ce qu’on veut, c’est conduire une voiture à haute vitesse. Puis, on entend des anecdotes comme quoi on inspire d’autres personnes à agir. C’est un excellent sentiment qui nous pousse à toujours aller de l’avant. »
Même si les succès de Louise sont impressionnants, elle fait encore partie des rares femmes qui participent aux rallyes. Pour elle, être une femme qui court parmi les hommes dans des rallyes est normal. Après tout, elle tire toute son expérience en tant que femme, alors elle n’a aucun autre point de comparaison!
Néanmoins, à 19 ans, elle a connu un moment dans sa carrière qui lui a fait prendre conscience qu’il s’agit réellement d’un domaine masculin, et cela s’est produit lorsqu’elle a commencé l’université. Elle est entrée dans une classe qui étudiait la conception automobile, a jeté un œil dans la salle et a constaté avec stupéfaction qu’il n’y avait que deux autres femmes sur environ 150 étudiants.
Malgré son bref choc, le sport a toujours la même signification pour elle. Elle ne se laisse pas dépasser par le fait d’être l’une des seules femmes de son milieu, même si cela signifie qu’elle doit parfois surmonter des obstacles supplémentaires!
Selon Louise, l’un des principaux obstacles auxquels elle fait face en tant que femme pilote de rallye, c’est sa taille. Puisque les femmes sont habituellement plus petites que les hommes, une bonne partie de l’équipement désigné est mal adapté pour elles.
Louise ne peut jamais voir à l’extérieur du pare-brise de sa voiture sans devoir rajuster son siège et ressouder les barres du véhicule pour le relever. Il existe également une seule entreprise qui fabrique des casques suffisamment petits pour elle, ce qui limite ses options de sélection d’équipement.
Compte tenu de ces restrictions, on pourrait facilement se demander si les femmes sont les bienvenues dans les rallyes et quelle place leur sera réservée à l’avenir dans le sport automobile. Dans le monde idéal de Louise, ce sport serait composé à moitié d’hommes et à moitié de femmes, mais elle ne veut pas que les rallyes soient divisés par le sexe des pilotes. À son avis, si l’on sépare les deux sexes au lieu de les laisser courir ensemble, ce sera comme faire un pas en arrière plutôt que vers l’avant.
Le conseil de Louise aux jeunes femmes qui souhaitent plonger dans le monde du rallye, qu’elle applique depuis le début de sa carrière, est simple comme tout : si on veut vraiment le faire, ne pas s’empêcher d’aller de l’avant pour quelque raison que ce soit, et encore moins parce que l’on est une fille.
Il est tout aussi important pour elle de ne pas se laisser nuire par les problèmes budgétaires. Avec le développement rapide de la simulation de course dans le rallye et des logiciels, il existe des manières de contourner les séances d’entraînement très coûteuses et de réduire l’écart entre les vrais rallyes grâce à la technologie haptique haute fidélité. Elle peut aider les conducteurs, en particulier ceux qui sont très dédiés à développer leur métier, mais qui n'ont pas tout le budget requis pour passer le temps nécessaire dans la voiture. Il est possible de s’entraîner virtuellement sur des techniques bien spécifiques avec des retours et des sensations réalistes!
Finalement, le principal point qu’elle se répète à elle-même et qu’elle souhaite transmettre aux autres est qu’il est important de ne pas laisser se déstabiliser par quoi que ce soit en raison de son sexe. Il faut surmonter les embûches sur son chemin en se soutenant soi-même, tout comme elle l’a faite à maintes reprises au cours de sa carrière.
Jeune amatrice de voitures, talentueuse pilote en devenir, entrepreneure et pilote de rallye professionnelle : Louise est une inspiration pour les femmes de partout, particulièrement celles qui se trouvent dans des domaines masculins.
Elle inspire surtout les employées de D-BOX, qui se retrouvent elles aussi dans un secteur technologique dominé par les hommes. L’équipe de D-BOX est fière de pouvoir travailler chaque jour aux côtés de femmes remarquables et d’être en mesure de raconter l’histoire d’autres femmes formidables comme Louise!
Bonne Journée internationale des femmes!